Avec une participation en forte hausse, les élections européennes ont confirmé l’éclosion d’un nouveau clivage politique entre les progressistes et les populistes, non seulement en France, mais quasiment dans tous les pays européens. Au pouvoir depuis 50 ans, les partis traditionnels sont décomposés, réduits à leur base militante et donc incapables de rassembler.
En France, et singulièrement à Bordeaux, le très bon score de la liste « Renaissance », que j’ai soutenue aux côtés des forces vives du MoDem Gironde et de nombreux élus bordelais, est d’abord une victoire de la majorité présidentielle. Notre alliance constitue aujourd’hui la seule alternative unie face au Rassemblement National. Ceci est un fait et non la conséquence d’une quelconque stratégie.
Pour nous centristes qui dénonçons le caractère stérile de l’opposition droite-gauche, pour nous centristes qui défendons l’Europe depuis sa fondation, cette situation nouvelle est totalement en phase avec nos convictions les plus profondes.
Dorénavant, le groupe des progressistes européens constitué au parlement européen est incontournable. Il doit bâtir l’Europe qui protègera l’humain et la planète.
Tous les regards se tournent maintenant vers les élections municipales. Dans la précipitation, beaucoup d’observateurs commettent une erreur majeure en voulant transposer les résultats de l’élection la plus internationale sur l’élection la plus locale. Bien que ces deux scrutins se succèdent étrangement cette année, ils obéissent à des ressorts très différents. J’en veux pour preuve le récent sondage municipal réalisé à Bordeaux et le résultat des élections européennes dans cette même commune. Les citoyens font la distinction entre le local et le national.
L’idée de constituer des listes exclusivement composées de représentants de la majorité présidentielle face à des listes d’opposition à cette même majorité n’a pas de sens dans la tête des électeurs. Il s’agit de deux élections différentes. C’est ainsi qu’Alain Juppé, battu aux législatives de 2007, a été réélu triomphalement huit mois plus tard dans son fauteuil de Maire.
On me demande souvent quelle sera la position du MoDem en Gironde et à Bordeaux en mars 2020. Si j’ai appris une chose avec François Bayrou, c’est qu’à nous centristes, personne ne nous dicte notre conduite. Ainsi, LREM est notre partenaire national, les républicains modérés sont nos partenaires locaux, mais aucun n’est notre partenaire exclusif. Et c’est précisément notre force dans les mois à venir ! Car, alliés de la droite modérée en Gironde et de LREM au sein de la majorité présidentielle, nous sommes un trait d’union capable d’aider à former de nouvelles majorités, à condition de bien comprendre ce qui se joue lors de ce scrutin local : les personnes, les bilans et les projets seront plus importants que les étiquettes partisanes. Aujourd’hui plus qu’hier les projets locaux peuvent transcender les clivages.
Représentant légitime de la majorité présidentielle à Bordeaux, renforcé par le très bon score de la liste « Renaissance », je vais œuvrer pour que naisse dans les semaines qui viennent un large rassemblement, à l’échelle métropolitaine, fondé sur un projet porté par la droite modérée jusqu’à LREM en passant par toutes les composantes centristes. Je suis convaincu que les Bordelaises et les Bordelais aspirent à ce rassemblement, dans la continuité du bilan d’Alain Juppé et résolument tourné vers l’avenir.