Le nouveau Maire de Bordeaux a tenu sa conférence de presse de rentrée pour faire l’annonce de ses premières mesures et au passage faire taire le sentiment montant d’inaction ; sentiment partiellement injuste compte-tenu de sa récente élection.

Hélas, le moins que l’on puisse dire, c’est que le compte n’y est pas : pas mot pour le monde de la culture et du spectacle (en grande souffrance), pas un mot sur les solidarités, pas un mot à l’attention de nos grands secteurs économiques (viticulture, aéronautique, événementiel…) en proie à d’importante difficultés…

J’ajoute que contrairement à sa promesse d’une « démocratie permanente », les membres du Conseil Municipal n’ont pas été informés de la situation sanitaire ou sécuritaire depuis son élection !

De cette conférence de presse, je retiens 3 faits marquants :

-tout d’abord, la faiblesse des annonces en matière de sécurité, LE sujet prioritaire aujourd’hui à Bordeaux : refus accroître la vidéoprotection, refus de débattre de l’armement de la Police Municipale… Pierre Hurmic est plus à l’aise pour nous dire ce qu’il ne va pas faire que ce qu’il va faire pour notre sécurité. Et les quelques mesures annoncées ont été initiées en 2019 : « création » de la brigade VTT (elle existe) ou de la brigade canine, recrutement de policiers municipaux supplémentaires… Clairement, la réponse politique n’est pas à la hauteur de la dégradation continue du contexte sécuritaire à Bordeaux, singulièrement depuis le déconfinement. Sortons de l’angélisme !

-ensuite, le nouveau Maire fait de la « récup » et annonce des mesures qui correspondent à des décisions actées par notre équipe avant son élection : végétalisation de la place Pey Berland, nouvelles pistes cyclables sur les boulevards (notamment), espaces de stationnement sécurisés pour les vélos, charte de l’arbre…

-enfin, sans doute en accord avec ses collègues maires écologistes, une forme de dogmatisme le conduit à prendre des décisions clivantes, inutiles et tristes, comme la suppression du sapin de Noël des Bordelaises et des Bordelais, place Pey Berland, remplacé par un spectacle vivant au motif qu’il est « un arbre mort »… Et bien évidement, ce coup de com’ est l’arbre qui cache la forêt des vrais problèmes de notre ville.

Cette dernière décision est absurde pour 3 raisons : d’abord, c’est une entorse à la traditionnelle magie de Noël ; ensuite, elle abîme l’image de Bordeaux privant de nombreuses familles venues de toute la Gironde d’un moment féerique et populaire ; enfin, elle se fonde sur un argument absurde : les « arbres morts » (!!!), autrement dit « du bois », sont présents dans notre quotidien et représentent par ailleurs un secteur économique majeur dans notre région. Les forêts dont sont issus ces sapins son gérées durablement.

Si défendre la présence d’un sapin à Noël apparaît comme une position « vieux monde », alors j’assume complètement ! Vous pouvez d’ailleurs vous mobiliser avec moi pour le retour du sapin en signant cette pétition.

Je ne suspecte par Pierre Hurmic de vouloir attaquer une tradition religieuse car je connais ses convictions en la matière. Mais je regrette qu’il amalgame l’idéologie prônée par certains de ses soutiens avec l’intérêt général des Bordelaises et des Bordelais*.

Bref, le costume de Maire paraît bien grand pour l’homme que j’ai entendu faire sa rentrée.

* Rien ne remplace le sapin de Noël ! Mais sur ce sujet, je ferai une contre-proposition constructive qui relève du bon sens : je ne m’oppose pas à la tenue de nouvelles animations de Noël bien évidemment mais cela n’empêche en rien la présence du sapin, sous une forme naturelle ou plus moderne (par exemple, une installation métallique figurative comme il en existe dans d’autres villes).

 

 

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