La situation de l’Opéra national de Bordeaux (ONB) est actuellement alarmante, malgré une période favorable entre 2017 et 2022, comme l’indique le rapport de la Cour des comptes régionale (CRC) pour cette période. L’Opéra de Bordeaux, avec ses forces artistiques, le Grand Théâtre et l’Auditorium, c’est une part du patrimoine des Bordelaises et des Bordelais, et il est aujourd’hui en danger.

Une situation financière maîtrisée et même renforcée 2017-2022.

A cette époque, l’ONB a surmonté une grave crise liée à un détournement de fonds.

Il a aussi assumé un changement de direction avec le départ du Directeur historique et l’arrivée d’une nouvelle équipe autour de Marc Minkowki. Malgré ces défis, notre opéra a maintenu un haut niveau d’activité artistique, une fréquentation record et une gestion financière maîtrisée.

Une situation actuelle alarmante !

Aujourd’hui, sur le plan financier, l’ONB est confronté à une détérioration de ses finances.

En 2024, les recettes (+ 4%) augmentent moins rapidement que les dépenses (+ 7%), ce qui crée un déséquilibre dangereux. Les subventions publiques diminuent (-1%) et les recettes de fonctionnement sont en baisse. Les dépenses liées aux ressources humaines augmentent de manière significative (+1 103 000 euro ! +7% en une année, contre +2,5% en 5 ans entre 2017 et 2022), mettant une pression supplémentaire sur les finances de notre opéra. La trésorerie nette est faible (21 jours d’avance seulement !) ce qui rend l’ONB dépendant des mécènes.

Par ailleurs, la situation sociale est tendue, avec une enquête psycho-sociale en cours de la part de la médecine du travail, une dizaine de postes de cadres sont vacants ou occupés par des personnes en arrêt maladie ou démissionnaires. Les conditions de travail sont si précaires que des membres du personnel ont boycotté les vœux du président et du directeur général en janvier dernier.

Et l’impact sur la programmation artistique est visible : l’ONB ne respecte plus le cahier des charges d’un Opéra National défini par l’État, avec une diminution significative du nombre d’opéras vraiment présentés, des compagnies de danse programmées moins nombreuses, des artistes invités de renom moins présents, ce qui affecte la qualité et l’attrait des productions…

En somme, l’ONB fait face à des défis financiers et sociaux significatifs qui ont un impact direct sur sa programmation artistique. Face à cette situation, je rends hommage aux artistes et aux équipes de l’ONB pour leur grand professionnalisme et leur dévouement. Des mesures urgentes sont néanmoins nécessaires pour restaurer la stabilité financière et sociale de notre Opéra, ainsi que pour soutenir sa programmation artistique.

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