Bref résumé des épisodes précédents…

Alors que plusieurs effondrements d’immeubles marquaient durement notre ville, la majorité écologiste affirmait en Conseil municipal fin 2021 que « 900 » autres immeubles étaient en périls à Bordeaux, en dénonçant ainsi l’inaction de la précédente équipe. Coup médiatique assuré ! Mais ce chiffre était dénué de toute réalité et ce que j’ai immédiatement dénoncé en Conseil Municipal. 

Le Maire a d’abord tenté d’étouffer l’affaire en ne me donnant pas accès aux fameux “900” arrêtés de périls qui auraient pu justifier ce chiffre (Malgré le fin qu’un arrêté municipal, comme une loi, est par nature public…). Heureusement, la CADA*, une autorité administrative indépendante me donna raison et enjoint la ville de me communiquer les documents que j’ai, comme promis, “épluché un à un”. 

En parallèle, grâce à la décision de la CADA et aux documents que j’ai obtenus, Sud Ouest, a mené l’enquête. Dans son édition du 26 mai, le journal nous révèle qu’il existe en réalité… 65 adresses problématiques (dont certaines frappées par un arrêté pris par le nouveau maire), et non 900 comme l’affirmait l’adjoint Stephane Pfeiffer.

Le 18 juillet dernier, afin de répondre à mes questions, Stephane Pfeiffer m’a convié à un temps de travail avec le service de suivi des périls, un geste d’ouverture à noter. Réunion très instructive puisque les réponses de l’administration municipale ont totalement accrédité ma version, comme vous allez le lire ci-dessous. Ceci explique peut-être pourquoi M. Pfeiffer était absent lors de cette rencontre qu’il avait pourtant lui-même organisée…

Un service municipal de suivi des périls efficace et bien organisé.

Avant 2018 : le service de suivi des périls recevait environ 15 signalements par an, suivis d’une visite municipale dans les 24 à 72 heures. Avec 2 agents dédiés à cette tâche, les ressources humaines étaient “équivalentes aux villes comparables”, selon l’administration.

En 2018, avec l’effondrement de la rue d’Aubagne à Marseille, le nombre de signalements passe de 15 à plus de 50. Sur instruction du Directeur Général des Services de l’époque, et avec l’accord du maire, le service de suivi des périls demande et obtient la création d’un poste (le 3ème) d’instructeur. Une « main levée » est également mise en place afin de suivre un à un les arrêtés de péril et vérifier la bonne exécution des travaux obligatoires. Ainsi, notre équipe, à l’époque aux commandes de la ville, a répondu à la demande de moyens humains supplémentaires et chaque arrêté pris était effectivement suivi.

Depuis les effondrements de 2021, la ville reçoit 550 signalements par an ! Raison pour laquelle la nouvelle municipalité a encore renforcé les moyens humains et les procédures.

Encore selon l’administration municipale, si une poignée d’arrêtés ne sont pas suivis de travaux (parfois depuis des années), ces dossiers “ne sont néanmoins pas à l’abandon.” Mais ils concernent des immeubles inhabités, ou d’ancien squatte vide, souvent en indivision, ou bien encore des édifices industriels sans occupation. Et malgré tous les efforts juridiques fournis par la ville, il est difficile d’obtenir gain de cause auprès du ou des propriétaires.

Donc, au-delà du chiffre infondé des « 900 » périls dans la ville, le mensonge réside aussi dans l’idée que nous aurions négligé le suivi des périls. Or, en 2018, nous avons doublé le nombre d’instructeur et renforcé la procédure ; en 2022, la municipalité écologiste a fait de même, avec notre soutien.

Voilà, fin d’un mensonge municipal.

Photo : Au coin de la place Gambetta, l’un des derniers arrêtés de péril imminent pris fin mai par la mairie, pour cause de fragilités dans un mur mitoyen. © Crédit photo : Thierry David/ « SUD OUEST »

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