L’été est pour moi un moment de repos suspendu « hors du temps » dont j’espère que vous avez tous pleinement profité. Cette année, la pause estivale fut particulièrement salvatrice pour moi. Après cette élection au calendrier unique dans l’histoire politique, la gestion de la crise COVID-19 et pour finir la défaite, j’avais besoin de repos.
Faible participation, « vague » verte, crise sanitaire, candidature LREM au 1er tour et alliance ratée entre les deux tours, les erreurs que nous avons commises…etc… Bref, à posteriori les raisons de la défaite sont nombreuses et connues, elles forment un « cocktail » dans lequel chaque ingrédient pèse plus ou moins, selon les analyses et les analystes, mais le résultat est le même. Je crois avoir analysé toutes ces raisons, sans pour autant qu’il soit nécessaire d’y revenir sans cesse. Dorénavant, il faut regarder devant.
J’aborde cette rentrée avec sérénité et fort d’une énergie retrouvée. J’ai mis à profit les moments de repos pour penser à l’avenir, plus ou moins lointain, et plus particulièrement à ce qu’il convenait d’organiser pour réussir ce nouveau mandat dans l’opposition. Et bien sur, j’aurai besoin de vous, nous allons prendre le temps de nous organiser dans les mois qui viennent.
Durant 6 ans, je compte jouer pleinement mon rôle de Conseiller Municipal et Métropolitain de Bordeaux pour faire entendre la voix des électeurs qui nous ont fait confiance. Je siégerai dans l’opposition mais je souhaite porter une parole constructive et collective. Ma nature modérée perdure.
Il convient tout d’abord de faire un constat : malgré le contexte singulier qui a porté Pierre Hurmic à la Mairie, il est légitime. Nous devons accepter l’alternance si nous voulons être une alternative en 2026.
Bien évidemment, les premiers pas de la nouvelle équipe me laissent pantois… Mais le temps de la critique n’est pas complètement venu. Cependant, trois tendances m’interpellent particulièrement :
-en France d’abord, la naissance d’une « pensée unique verte », contre laquelle il serait impossible d’aller au motif que la sauvegarde de la planète ne se discute pas. De mon point de vue, cela représente un rétrécissement de la pensée que je n’accepterai jamais. Car, si la préservation de l’environnement est un objectif qui doit faire consensus, il n’est pas le seul et les solutions pour y parvenir relèvent pleinement du débat public au sein duquel le pluralisme politique doit s’exprimer ;
-à Bordeaux ensuite, le renforcement d’une fracture territoriale et sociale entre les personnes et les quartiers, amplifiée par la faible participation aux élections municipales. Je m’inquiète de constater que ni les classes et quartiers populaires, d’habitude prompts à voter à gauche, ni les catégories sociales les plus aisées ne se reconnaissent dans l’écologisme municipal. La partie « médiane » de la population peut-elle décider contre le reste de la ville ? Gouverner, c’est d’abord savoir rassembler.
-enfin, je note que sur de nombreux sujets, Pierre Hurmic est rattrapé par la réalité, si bien que ses promesses de campagne semblent éloignées de ses premiers actes : le retour des arbres en pots tant critiqué par le candidat Pierre Hurmic en 2019, une surprenante coupe d’arbres au Grand Parc, les inquiétudes de Darwin, la progression de l’insécurité…
Deux sujets majeurs doivent faire l’objet d’un débat de fond en cette rentrée : d’une part la mise en œuvre concrète des mesures de soutien à notre économie locale en grande difficulté face à la crise et d’autre part la dégradation continue du contexte sécuritaire à Bordeaux. Sur ce dernier point, comme l’a proposé mon collègue Thomas Cazenave, je réclame la tenue d’un Conseil Municipal exceptionnel.
Je vous souhaite une bonne reprise à toutes et tous !