75 000 m² de planchers et 51 000 m² de couvertures : deux chiffres qui donnent une idée de l’ampleur du patrimoine inscrit ou classé au titre des Monuments Historique dont la Ville est propriétaire. Bien qu’ils ne représentent que 44 biens sur 361 immeubles protégés au titre des monuments historiques à Bordeaux (2ème ville en France après Paris), ils couvrent toutes époques et tous types d’architecture : religieuse (églises Saint Michel, Saint Seurin, Notre Dame…) domestique (Palais Rohan, hôtel Ragueneau, hôtel de Lisleferme…), militaire (Grosse cloche, porte Cailhau), ornementale (portes d’Aquitaine, de Bourgogne, Dijeaux…), de spectacle (Grand théâtre, palais Gallien), fontaines (Saint projet, Sainte Croix, des Graves…).
Chaque année, la Ville dépense environ 1,5 millions d’€ pour entretenir et valoriser ce Patrimoine remarquable, avec le soutien de l’État, partenaire indispensable, la Région et, plus rarement, le Département. Lors du Conseil Municipal d’aujourd’hui, le programme 2016 de travaux dans les édifices classés ou inscrits a été voté à l’unanimité. Ce programme, établi en étroite collaboration avec les services de la Conservation Régionale des Monuments Historiques, permet d’identifier la liste et l’importance des travaux à effectuer. Pour l’année 2016, le programme de restauration des Monuments Historiques appartenant à la Ville tient compte des contraintes budgétaires qui sont les nôtres aujourd’hui. Ce programme s’élève à 868 500 € TTC (auxquelles s’ajoutent des opérations spécifiques comme la restauration de la Bourse du Travail et l’entretien du patrimoine remarquable non protégé, cf. infra).
Un patrimoine important
Deux nouveaux édifices, les églises Sainte-Marie de la Bastide et Saint-Louis des Chartrons devraient compléter cette liste suite à l’avis de la Commission régionale du patrimoine et des sites, qui s’est tenue en décembre 2015, favorable à leur inscription au titre des monuments historiques.
3 édifices cultuels majeurs (cathédrale Saint André, basilique Saint Michel et basilique Saint Seurin), dont 2 appartiennent à la Ville sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial au titre des chemins de Saint Jacques.
On compte également 15 bâtiments ou ensembles labellisés XX° siècle dont 6 propriétés de la Ville : le Stade Chaban Delmas, la crèche et les bains douches de Bacalan, la salle des fêtes du grand parc, le théâtre La pergola, le parc, la cité Pinçon et la salle de sport à la Benauge et la piscine Galin
La collectivité est également propriétaire de plusieurs milliers d’objets en majorité liturgiques dont 368 sont protégés au titre des MH (Ter Brughen de l’église Saint Ferdinand, panneaux d’albâtre de Saint Michel et de Saint Seurin, orgues de Dom Bedos à l’église Sainte Croix, les grues des bassins à flot…)
Des opérations majeures mises en œuvres ces 10 dernières années
La Ville a poursuivi en collaboration avec l’Etat, un ensemble d’opérations, destinées à restaurer durablement, son patrimoine exceptionnel protégé au titre des monuments historiques. Cet investissement a permis de mener à bien des programmes de travaux sur les bâtiments les plus emblématiques de la Ville.
> Les grandes opérations réalisées
Parmi les opérations réalisées ces dix dernières années, on peut citer par exemple la restauration partielle des façades du Palais Rohan, la restauration de la salle de concert du Grand théâtre ainsi que la prise en compte du patrimoine XXème par la restauration des façades de la Bourse du travail, mais aussi le clocher de l’église Sainte-Eulalie ou les retables de l’église Saint-Paul. De même, place des Quinconces, les Colonnes rostrales ont été restaurées dans le prolongement de la campagne de travaux du monument des Girondins et les statues de Montaigne et Montesquieu. Enfin, l’église Saint-Michel a fait l’objet de la restauration de son chevet, mais également de sa chapelle Saint-Joseph permettant ainsi la repose des panneaux d’albâtres, et de la travée de l’orgue pendant les travaux de remise en état de l’instrument. Celui-ci fait parti du patrimoine organistique de la Ville, constitué de 35 orgues dont 28 fonctionnent désormais périodiquement, mondialement reconnu depuis la restauration du grand orgue de Dom Bedos à l’église Sainte-Croix et des orgues de tribune de Saint-Louis. Les concerts et les enregistrements discographiques sont de plus en plus nombreux.
> Les bâtiments non protégés
La Ville développe également la conservation de bâtiments ou ouvrages à caractère patrimonial non protégés. L’effort du service s’est porté en particulier sur les restaurations de la statue de la Liberté éclairant le monde, place Picard, de la statue de Léon Drouyn, de tombes patrimoniales au cimetière de la Chartreuse ou comme actuellement sur le monument aux morts de Caudéran. Les édifices cultuels comme les églises Saint-Augustin, Saint-Martial et Sainte-Marie de la Bastide ont tous faits l’objet de travaux importants sur leur clocher. Ceux-ci ont permis, entre autres, de remettre en fonctionnement les sonneries des cloches de ces bâtiments.
La ville de Bordeaux a développé des initiatives de demandes de protection au titre des monuments historiques comme pour l’Hôtel de la Perle, plus connu sous le nom d’Hôtel Saint-François, mais également le siège social de la Caisse d’Epargne à Bordeaux, la caserne des pompiers du quartier de la Bastide ou les églises de Sainte Marie et de Saint Louis.
Enfin, en partenariat avec l’Etat, l’Université Bordeaux III et le CNRS, la Ville a accompagné des opérations de fouilles et de recherches archéologiques au Palais Gallien et à la cathédrale Saint-André. Ces études scientifiques ont permis la reconstitution en 3D de l’amphithéâtre et du porche-roman de la cathédrale.
La Ville s’est aussi impliquée dans le suivi de travaux de conservation du patrimoine bordelais de propriétaires publics ou privés, comme par exemple :
– Synagogue : restauration des façades et mise en sécurité
– Galerie bordelaise : mise en sécurité et restauration
– Ancienne école de médecine et de chirurgie : réaménagement en centre culturel Israélite
– Passerelle Eiffel : travaux conservatoires
Des chantiers en perspectives
Au sein des 44 immeubles protégés propriétés de la Ville, il reste encore et toujours des travaux à réaliser, dont notamment :
– la restauration de la tour Saint-Michel évaluée à près de 12 M€ ;
– l’achèvement de la restauration des façades de l’hôtel de Ville – 1,8 M€ ;
– la restauration intérieure de l’église Saint Pierre – 1,1 M€ ;
– l’achèvement de la restauration de la nef de l’église Saint Bruno – 0,85 M€
– la réfection des couvertures du Grand théâtre – 2 M€ ;
Il y a aussi des diagnostics à envisager à court et moyen termes :
– la restauration de la salle des congrès de la Bourse du travail et son décor photographique ;
– le ravalement des portes Dijeaux et d’Aquitaine…
Au-delà de l’intérêt patrimonial et du devoir moral que représente cette politique volontariste, il est important de prendre en compte ses retombées économiques sur le tissu local. Ce patrimoine qui est souvent considéré comme une charge est aussi une source de revenus et d’emploi. En 2009, une étude nationale du Ministère de la culture et de la communication précisait que 1 € investi dans le patrimoine en région Aquitaine produisait entre 27 € et 30 € de retombées économiques. Toujours dans la même étude, un emploi direct dans le patrimoine générerait 22 emplois indirects et induits. Par exemple, les artisans qui travaillent à la restauration du bâti ancien sont des acteurs incontournables de la mise en valeur du patrimoine. Ces entreprises régionales, à haute valeur ajoutée de par la qualification de leur main d’œuvre, interviennent en circuits courts, non délocalisables, et redistribuent dans l’économie locale le fruit de leur travail.