Au cœur des programmes logement de certains candidats, les logements vacants semblent être la solution idéale pour résoudre les problèmes que connait le marché de l’immobilier à Bordeaux. Pourtant les chiffres annoncés sont souvent inexacts. Explication.

Lors du débat sur LCI ou encore dans leur programme les contradicteurs du Maire de Bordeaux Nicolas Florian, ont avancé le chiffre de 10 000 logements vacants à Bordeaux. Si le chiffre n’est pas inexact, il est faux de dire que la ville peut agir sur ces 10 000 logements vacants. En effet, la définition de l’INSEE est floue sur le sujet et l’institut le reconnait volontiers. Un logement proposé à la vente ou à la location, un logement déjà attribué ou encore un logement en attente de règlement de succession par exemple entre dans les calculs de l’INSEE. Or ces logements ne sont vacants que temporairement.
Selon le fichier des logements par communes (FILOCOM), qui sert de base au ministère du logement, la vacance structurelle (plus de 1 an) concerne 5 099 logements à Bordeaux, soit 3,3% du parc, ce qui est très faible. La vacance de plus de 3 ans, est de 1 600 logements, soit environ 1%.

Les chiffres avancés par T. Cazenave et P. Hurmic concernent tous les logements vacants au 1er janvier d’une année peu importe la durée et la raison de cette vacance. La majorité le sont temporairement. Une politique publique de réduction des logements vacants est efficace lorsqu’elle se concentre sur les causes structurelles, les autres reflétant d’un fonctionnement normal du marché du logement.

Plusieurs mesures ont déjà été adoptées pour lutter contre les logements vacants.
Une taxe sur les logements vacants est appliquée à Bordeaux. Aujourd’hui 4 180 logements (soit de l’ordre de 3% du parc) sont frappés par cette taxe. Cette statistique vient confirmer les chiffres utilisés par Nicolas Florian.
De plus, Bordeaux Métropole offre une aide au financement de travaux pour les propriétaires afin de remettre sur le marché un logement vacant.

Pour résoudre les problèmes sur le marché de l’immobilier, Nicolas Florian propose
• La mise en place un « permis de louer » sur le parc ancien dans certains quartiers pour lutter contre l’habitat indigne, en imposant aux propriétaires l’entretien de leurs biens.
• D’imposer aux promoteurs immobiliers des « prix de sortie » à 3 000 euros le m² sur les nouvelles opérations de construction.
• De faciliter l’acquisition de logements abordables en dissociant le foncier et le bâti grâce à l’Office Foncier Solidaire limitant ainsi la spéculation foncière.
• De simplifier et améliorer la lisibilité du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
• De renforcer les contrôles des locations saisonnières.

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