Les évolutions dans la rénovation de la plaque portuaire des Bassins à flot, concrétisées par la délibération de la Métropole du 7 juin dernier, mettent en lumière de graves contradictions dans la gestion de Bordeaux par les écologistes et aggravent le risque de pollution. Cette décision, prise sans réelle concertation, suscite des inquiétudes légitimes des résidents.

Une trahison urbanistique dans une zone patrimoniale

Que reste-t-il des promesses d’urbanisme négocié et de valorisation des espaces autour des Bassins ? Initialement, la plaque portuaire devait devenir une promenade paysagère, un prolongement harmonieux des quais dans une zone inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Or, cette vision a été sacrifiée au profit d’activités économiques privées sous la gestion du Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB). Ce revirement trahit l’esprit même du projet initial et défigure un espace censé préserver l’identité historique et culturelle de la ville.

Une gestion économique et financière opaque

Les habitants ont contribué au financement des aménagements publics via une taxe d’environ 60 millions d’euros. Pourtant, ces espaces, destinés à améliorer la qualité de vie urbaine, sont en très grande quantité rétrocédés au GPMB pour des usages privés. En tant que gestionnaire, le GPMB loue ces terrains à des tarifs élevés à des entreprises, transformant un investissement collectif en bénéfice économique privé. Cette décision interroge la cohérence de la gestion municipale et le respect des engagements pris envers les habitants. Je demanderais prochainement à la métropole un décompte précis de l’usage du produit des taxes d’aménagement.

Une catastrophe environnementale ignorée

Le volet environnemental est le plus préoccupant. La transformation progressive de la plaque portuaire en pôle naval, incluant des activités comme le refit et le carénage, soulève des problèmes majeurs. Ces activités, classées ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), génèrent des pollutions tangibles :

  • Pollution des sols, héritage de l’ancienne ICPE ARMI, sans certitude de dépollution.
  • Pollution de l’air et de l’eau, par des rejets visibles et documentés dans un secteur classé NATURA 2000. Les constats d’huissiers confirment l’aggravation de ces nuisances, pourtant tolérées par une municipalité qui se targue de défendre l’écologie !?

Un silence complice face aux inquiétudes des citoyens

Le maire a non seulement accepté ces changements, mais les a présentés aux habitants comme un fait accompli, remplaçant un projet de jardin par la reconstruction du hangar ARMI. Alors que la pollution et les nuisances augmentent, aucune étude d’impact environnemental sérieuse n’a été imposée. Le silence de la mairie face à ces enjeux est assourdissant. Aussi, j’ai décidé de saisir monsieur le Préfet pour insister sur la nécessité d’une véritable étude d’impact.


La situation actuelle reflète une incohérence entre les discours écologistes et les décisions prises. En acceptant ces transformations sans consulter les habitants, le maire tourne le dos à ses engagements environnementaux, économiques et urbanistiques. Bordeaux mérite mieux !

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