Depuis 2020, la nouvelle majorité écologiste et socialiste à Bordeaux a profondément modifié la politique en direction des familles. Malheureusement, ce qui devait être un progrès s’est rapidement transformé en une succession de crispations et d’inégalités nouvelles.

Des cantines plus chères et moins attractives

La réforme de la tarification des repas scolaires, entrée en vigueur en 2023, a été présentée comme « plus sociale ». En réalité, elle a entraîné une hausse brutale des prix pour une majorité de familles, en particulier les classes moyennes. Le tarif maximal atteint désormais 6,90 € en 2025, bien au-dessus du coût facturé dans des communes voisines comme Mérignac (4,50 € maximum).

À cela s’ajoute une qualité des repas contestée : menus végétariens imposés la moitié de la semaine sans réelle alternative, portions insuffisantes, rationnement du pain, et une pauvreté culinaire qui confine parfois à l’absurde. De nombreux enfants rentrent affamés à la maison.

La crèche réservée à certains

Alors que la population bordelaise continue d’augmenter, le développement des places en crèche progresse insuffisamment.  Pire : l’accès est désormais réservé quasi exclusivement aux foyers modestes, excluant les classes moyennes et aisées. Un service public payé par tous, mais dont une partie des contribuables est privée… Le bilan en nombre de places est tout à fait édifiant : 500 promises en 2020, 250 réalisées à la fin du mandat…

Centres de loisirs saturés, parents désemparés

Les difficultés s’accumulent aussi pour les centres de loisirs et le périscolaire du mercredi. Les refus d’inscription se multiplient, obligeant les parents à traverser la ville pour trouver une place ou à improviser entre télétravail et congés forcés. Une situation intenable pour de nombreux foyers.

Les classes vertes : une inégalité assumée

La majorité a décidé de réserver les séjours en classe verte aux seules écoles des quartiers prioritaires (QPV) ou en réseau d’éducation prioritaire (REP). Une vision excluante qui nie l’universalité du service public. Les enfants des autres écoles, pourtant parfois issus eux aussi de familles modestes, sont laissés de côté. Autre problème : les critères d’attribution ne sont plus transparents et ne font l’objet d’aucune délibération du Conseil municipal.

Une gratuité des fournitures scolaires en trompe-l’œil

À grand renfort de communication, la mairie a annoncé en 2024 la gratuité des fournitures scolaires pour les CP. Une mesure en réalité financée en ponctionnant les budgets annuels des écoles. Résultat : sorties éducatives annulées, participation accrue des familles, et enseignants contraints de bricoler pour maintenir un minimum d’activités. Une supercherie qui fragilise le quotidien scolaire au lieu de l’améliorer.

En conclusion, je regrette que la politique familiale de l’actuelle majorité municipale manque singulièrement de vision et de cohérence. Elle ne répond ni aux besoins des familles, ni aux défis éducatifs d’une grande ville. Pire : elle accentue les inégalités et contribue à accélérer le départ des familles vers le périurbain.

Bordeaux mérite une politique familiale ambitieuse, équitable et réellement soucieuse du bien-être des enfants. C’est ce projet que nous devons porter ensemble dans les mois qui viennent.

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