“Les bâtisseurs de pierres mortes ne sont pas écrits dans mon livre de vie. Je ne bâtis que pierres vives (vivantes), ce sont les hommes.” Rabelais
Hier, dans la soirée, l’un des symboles de notre pays, souvent peint, narré ou chanté, la Cathédrale Notre-Dame et sa charpente millénaire étaient en proie aux flammes.
Aujourd’hui, au nom de la Ville de Bordeaux et de son Maire Nicolas Florian, je répondais aux questions de la presse concernant la sécurisation des monuments historiques bordelais.
La sauvegarde de notre patrimoine national est un combat quotidien, notamment dans notre ville, Bordeaux, avec ses 1810 hectares inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, son label Ville d’art et d’Histoire, ses 361 immeubles et 368 objets protégés au titre des monuments historiques.
C’est d’abord en se donnant les moyens financiers pour agir. La Ville accorde une enveloppe budgétaire annuelle de 250 000 euros pour les travaux de sécurité dans les édifices patrimoniaux. C’est ensuite en renforçant les normes autour de ces bâtiments. Toutes les églises appartenant à la Ville font aujourd’hui l’objet d’un avis favorable de la commission de sécurité. C’est aussi en mettant en place une procédure spécifique durant les travaux : toute source de chaleur doit être déclarée et faire l’objet d’un permis feu validant un protocole d’utilisation de ces matériels. Les travaux sont une source d’inquiétude particulière et donc spécifiquement encadrés par la ville.
Mais le risque 0 n’existe pas…
L’Histoire de notre ville le confirme, le risque d’incendie est souvent synonyme de grandes pertes pour notre patrimoine. Au XIXe siècle trois incendies se sont déclarés au sein de l’Hôtel de Ville. Dans la nuit du 14 au 15 juin 1862, un incendie au premier étage se propagea rapidement dans le deuxième étage où se trouvait les archives municipales. Beaucoup de précieux documents certains remontant au Moyen âge et en particulier ceux se référant à la période anglaise furent la proie des flammes. En décembre 1870, des œuvres majeures sont perdues après un incendie dans les salons. Parmi elles, “La chasse aux lions” de Delacroix, un tableau de Ludovic Carraci ou encore une toile de Luca Giordano. Dans notre histoire récente, l’église Sainte-Croix et celle de Saint-Seurin ont été toutes les deux victimes d’un incendie qui détruisit partiellement mobiliers ou statues.
L’heure est maintenant à la reconstruction pour la Cathédrale Notre-Dame. La Ville de Bordeaux, par la voix de son maire, a annoncé son intention de s’inscrire dans ce grand mouvement de solidarité nationale. La proposition sera faite au Conseil Municipal d’apporter une contribution à la souscription lancée par la fondation du patrimoine.