Parce que nous ne sommes pas parfaits. Parce que notre Culture fait cohabiter le sacré, le profane, le beau, le choquant, et parce qu’elle est libre, nous sommes touchés aujourd’hui en plein cœur.
Charlie Hebdo me permettait ado d’avoir une autre vision de la vie, et ses couvertures m’ont fait rire, souvent en cachette, grâce à des dessinateurs de talent.
Ce rire qui fait si peur aux incertains, aux paranoïaques et aux complexés, qui inquiète tant les puissants et réconforte les faibles, ce rire qui nous rassemble souvent, quelles que soient nos opinions et nos origines, ce rire qui est l’arme absolue contre les obscurantismes, les préjugés, les exclusions, ce rire donc laisse la place aux larmes.
J’ai vraiment mal.
Bien sûr, il va y avoir de la récupération, il va y avoir une instrumentalisation, mais la triste réalité c’est que ces fous veulent enfoncer un coin dans ce que nous sommes, dans ce que nous voulons construire ensemble.
On a tenté d’assassiner la liberté de rire.
Mais ils n’y arriveront pas. Nous continuerons à tolérer, aimer et regarder l’autre, musulman, catholique, juif, athée ou que sais-je, avec amitié.
Amis de Charlie Hebdo, je vous adresse mes condoléances sincères, et souhaite qu’après les larmes, vous puissiez encore nous faire rire, même si le cœur n’y est plus.