Alors que la France traverse une crise démocratique majeure et que nos concitoyens réclament plus d’écoute et de proximité de la part de leurs représentants, la municipalité écologiste de Bordeaux prend une décision aussi surprenante qu’inquiétante.

Un appel d’offre lancé en fin d’année 2024 permettra aux élus bordelais de la majorité municipale de ne plus animer les réunions publiques de concertation (conseils de quartier, ateliers d’urbanisme, concertations thématiques…). A leur place ? Des animateurs professionnels rémunérés à hauteur de 105 600 € TTC par an. Une somme que paieront les contribuables bordelais.

Un renoncement au rôle fondamental des élus

Cette externalisation est un véritable renoncement à l’essence même du mandat local, c’est-à-dire le lien de proximité, gage de confiance, entre les élus et les administrés.

Le rôle d’un élu, tout particulièrement d’un élu de quartier, est bien d’animer ces réunions, d’être clairement identifié et responsable devant les citoyens. Ces échanges sont essentiels pour rendre compte des actions menées, entendre les revendications et adapter les politiques locales en fonction des attentes réelles du terrain.

En supprimant ce dialogue direct par l’interposition d’un intervenant extérieur sans légitimité démocratique, la municipalité de Bordeaux risque de renforcer la déconnexion grandissante entre élus et les citoyens.

La disparition des élus ?

La politique a besoin d’incarnation, de visages et de responsabilités clairement assumées.

Ce choix de la municipalité écologiste affaiblit le principe fondamental selon lequel, en démocratie, les gouvernants sont identifiables et responsables de leurs actes. Au lieu de favoriser la proximité et le dialogue direct, elle met en place un filtre coûteux et forcément partial qui nuit à la transparence et à la confiance entre les citoyens et leurs représentants.

Nous demandons donc à la mairie de Bordeaux de renoncer à cette mesure (et se faisant, la ville réalisera une économie de 100 000 euros !) afin de revenir à une pratique démocratique où les élus, à portée de discussion – et d’engueulade -, assument pleinement leur mission de représentation et de dialogue avec la population.

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