Avec plus de 58% des suffrages, Emmanuel Macron est réélu Président de la République Française par un choix souverain. Jamais un Président élu au suffrage universel ne fut reconduit en assumant son bilan devant le peuple depuis 1965*. Je souhaite remercier toutes celles et ceux qui ont voté, soutenu et milité aux côtés d’Emmanuel Macron, tout particulièrement à Bordeaux et en Gironde : sans votre exceptionnelle énergie, rien n’aurait été possible. Et il aura fallu se battre jusqu’à la dernière seconde, à la fois contre les populistes mais également contre la nature même de cette campagne où l’on a plus souvent additionné des euros que fait partager des idéaux.
Cette victoire est aussi incontestable que préoccupante.
L’idée injuste selon laquelle ce nouveau Président est responsable de tous les maux anciens de notre pays est battue en brèche ce soir.
Le bilan, imparfait sans doute, a cependant démontré la farouche volonté réformatrice d’Emmanuel Macron. Le « quoi qu’il en coûte » sauva nos emplois, nos commerces, nos associations… etc, autrement-dit une part essentielle de nos vies. La guerre en Ukraine révéla la personnalité de ce jeune Président capable, face à l’adversité, de préserver ce que nous sommes, un peuple épris de liberté, d’égalité et de fraternité. Contrairement au slogan de ceux qui ont depuis longtemps plié le genou, c’est grâce à Emmanuel Macron que la France restera la France durant les 5 années qui viennent.
Cette victoire démontre qu’en dépit des vents extrêmes que nous affrontons, il existe un chemin français et européen pour les optimistes, pour ceux qui inventent une croissance respectueuse de l’Homme et de la planète, pour ceux qui croient au progrès et la science et qui par-dessus tout refusent de trier les français entre eux.
Elle révèle aussi qu’une majorité de français ont choisi les populistes lors du 1er tour. Si le FN des déclarations polémiques et des amis encombrants semblait condamné à la contestation, le RN lui est aux portes du pouvoir. Les erreurs de Marine Le Pen l’ont rendu plus humaines et les excès d’Éric Zemmour moins extrême.
L’élection d’Emmanuel Macron est acquise grâce à des millions de français qui n’adhèrent pas à notre projet mais avec lesquels nous avons la République en commun : nous ne devons jamais l’oublier sous peine de provoquer demain ce que nous avons évité aujourd’hui. La tâche est immense mais, nourri des réussites et des colères de ce premier quinquennat, Emmanuel Macron sera le Président de tous les français.
A l’issu de ce 2d tour, notre vie politique nationale semble confirmer le clivage entre démocrates et populistes. Nous observons, non sans stupeur, l’effondrement prévu du Parti Socialiste, orphelin de l’idéal social, gangrené par des sujets de société discutables, et celui, plus subite, des Républicains. Jamais dans une campagne présidentielle, une candidate ne passa d’une victoire potentielle à un score inférieur à 5%. C’est le prix à payer pour avoir composé depuis trop longtemps avec l’extrême-droite.
Mais nous ne devons pas oublier que gagner la présidentielle n’est que le moyen de mettre en œuvre un programme. Aussi, dès demain, il faudra tout recommencer pour obtenir de nouveau la confiance des Françaises et des Français aux élections législatives. Des coalitions d’intérêts tentent de se former autour des deux pôles populistes pour empêcher à tout prix le Président élu de former un Gouvernement et d’appliquer son programme. Face à cette menace, sérieuse, le temps est venu de fonder un vrai mouvement central dans la vie politique française, dont LREM et le MoDem sont les deux piliers fondateurs, alliés aux forces constructives de gauche et de droite. Ce rassemblement ne doit pas être partisan mais au contraire large, riche de différentes sensibilités et capable de renouveler l’engagement politique.
Enfin, la société française est profondément divisée. Or, pour affronter les grands débats de notre temps, nous avons besoin de plus qu’une victoire fusse-t-elle légitime, nous avons besoin de renouer avec l’esprit de concorde qu’Emmanuel Macron n’a cessé d’incarner en rappelant que « la France est un bloc ».
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