Chaque élection est différente mais les vainqueurs ont en commun une capacité à rassembler. A l’approche de chaque scrutin local, Alain Juppé le rappelait aux esprits bagarreurs : « Unis, on gagne. Divisés, on perd. ». Lors des élections municipales, départementales et parfois même régionales, nous connûmes des succès car nous étions rassemblés.

Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas l’union du 2d tour qui nous fit perdre en 2020, mais bien la division du 1er. Un poison lent qui envenima la campagne en faisant naître un affrontement artificiel dans notre électorat. Un engrenage que rien ni personne n’arrêta.

Deux ans plus tard, le choc de la défaite passé et les échecs de Pierre Hurmic auraient dû nous rapprocher. Or, l’élection départementale partielle dans le 3ème canton de Bordeaux est un premier crash-test raté. En ce jour de dépôt des candidatures, nous, les anciens alliés qui réussîment le renouveau de Bordeaux, nous nous présentons divisés, sur des terres de surcroit « amies ». Et bien sûr, chacun est prié de choisir son camp.

A cet instant précis, je refuse de participer à ce jeu où il n’y a que des perdants pour l’avenir.

Épargnons-nous la recherche des coupables : en pareil situation, personne n’est blanc ou noir, tout le monde est gris. Mon propos n’est un réquisitoire contre personne, ou alors contre nous tous. Je comprends les ambitions légitimes et les espoirs de victoire. Mais, en politique, le feu sacré ne doit jamais empêcher le regard glacial sur la réalité : cette division est une bonne nouvelle pour nos adversaires, et pour nous l’assurance de faire naître des rancœurs qui, cuites et recuites, entraveront l’unité nécessaire pour espérer l’emporter en 2026.

Nous allons décevoir ceux qui nous ont élu sur une même liste le 28 juin 2020 et qui espèrent un autre avenir pour Bordeaux. Voici pourquoi je suis en colère.

Ceci n’est pas une leçon de moral, c’est un franc et amical coup de gueule, même si je n’ignore pas que le premier qui dit la vérité sera exécuté… Je tire la sonnette d’alarme pour nous faire réfléchir.

L’union est toujours un combat car la nature militante profonde, c’est le combat sabre au clair. Mais des élus responsables ne peuvent pas prôner l’union d’une main et justifier la division de l’autre. Car les erreurs des autres ne suffiront à nous faire gagner, encore faudra-t-il que les forces clairement républicaines et les modérés s’unissent pour porter des idées neuves.

Alors esprit de responsabilité, es-tu là ?

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