Il y a quelques semaines, je me félicitais, en tant que secrétaire général du MoDem, d’avoir vu les parlementaires démocrates réussir à imposer la méthode que nous avons chevillée au corps : le compromis.

Le compromis, une exigence démocratique

Revenons en quelques lignes sur ce que signifie le compromis.
La définition du dictionnaire ? Un arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles.
Bien sûr, dans le débat politique, cette perception se heurte aux passions personnelles qui entravent notre capacité à nous accorder sur un objectif final, au détriment des voies et des moyens, pourtant par nature pluriels.

Au MoDem, le compromis politique consiste d’abord à regarder ce qui nous rapproche, ce sur quoi nous sommes d’accord. Partant de ce principe-là, les négociations autour de ce qui nous différencie prennent une toute autre dimension.
Si le budget de la Sécurité sociale 2026 a pu être adopté, c’est parce que les partis responsables et raisonnables ont su convenir que faire exploser le déficit de l’organe qui finance la santé publique en France à plus de 30 milliards d’euros était impensable. De la même manière, nous ne pouvions pas nous permettre d’abandonner une multitude de soins, de dispositifs d’accompagnement médical, de prises en charge financières, etc.

Alors, le Parti socialiste a cédé sur certaines hausses de recettes par l’impôt. La droite a consenti à préserver, et même à augmenter, des budgets nécessaires, notamment pour l’hôpital public. Le centre, pour sa part, a réussi à maintenir un équilibre budgétaire afin d’empêcher une explosion du déficit de la Sécurité sociale.

Quand la démocratie budgétaire s’enraye

Mais force est de constater que la démocratie parlementaire s’est échouée sur la plage du projet de loi de finances 2026. Nous voilà au crépuscule d’une loi de finances qui sera, en l’état, une copie conforme du budget 2025.
La commission mixte paritaire, réunissant sept députés et sept sénateurs, a été « non conclusive » : aucun accord n’a émergé.

Les mêmes iront sur les plateaux télévisés regretter l’absence de budget pour le pays, mais en tant qu’élu local bordelais, je sais pertinemment qu’il leur sera désormais une tâche ingrate d’expliquer à leurs compatriotes pourquoi ils ont refusé un budget au regard des débats.

Plus qu’un échec économique, c’est une trahison démocratique.
Comme dirait l’autre, on ne se fait pas élire si l’on n’est pas capable de tenir et de penser aux gens.

Dernier message à vous transmettre :
La seule voie qui rendra grâce à la France est celle de la raison et de la lucidité.

La raison, parce que nous ne pouvons plus accepter la taxation permanente comme seule solution fiscale. Il faut créer des richesses avant de les redistribuer, et pour cela, nous devons produire.

La lucidité, car notre démocratie se fragilise au rythme des coups que le spectacle politico-médiatique lui assène, comme en laissant le pays sans budget 2026, sans 49.3. À la fin, les citoyens se crispent, se détournent et balayent.

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