Les élections régionales et départementales parachèvent le cycle ouvert en 2020 avec les élections municipales. À Bordeaux, comme partout en France, le temps de l’analyse est venu.

Je ne reviendrais pas sur le contexte économique, sanitaire ou politique, ni même sur les causes de l’abstention pour me borner à tirer des enseignements locaux.

Je lis sous la plume de nombreux commentateurs et responsables politiques des mots qui me choquent : « large victoire », « 1er parti de France »… Avons-nous déjà oublié que les Françaises et les Français ont boudé cette élection comme jamais, et que cette indifférence est sans doute le plus grand péril qui pèse sur notre République ? Dans une démocratie, les récriminations comme les espoirs doivent s’exprimer dans les urnes sans quoi, la faible représentativité des élus remet en cause la notion même de régime démocratique.

Par ailleurs, je suis toujours aussi sceptique en écoutant les raisonnements de ceux qui analysent le climat municipal bordelais à la lumière des résultats de cette élection. Soyons prudents : ne confondons pas les scrutins, les contextes et les candidats. Mais il n’est pas interdit de faire quelques constats.

Pour ma part, je tire trois leçons bordelaises de cette élection :

-Bordeaux est une ville sociologiquement de gauche. Mais est-ce une révolution ? Depuis 25 ans, aucun Président de la République ou candidat de droite n’a été majoritaire à Bordeaux lors des élections présidentielles.

 
-aux élections régionales, les scores de la droite et du centre sont conformes aux étiages habituels : 60/40. Là encore, pas de révolution. Une vérité que nous devons tous accepter en revanche : on ne fera rien les uns sans les autres, et surtout pas reconquérir Bordeaux en 2026 si des guerres intestines s’organisent. J’ai toujours été un partisan de l’union et je suis renforcé dans cette conviction aujourd’hui. Unis (au 1er tour…), nous gagnons ; divisés, nous perdons.

-aux élections départementales, rien de bien nouveau non plus : 3 cantons à gauche et 2 cantons au centre et à droite. Il faut noter en revanche un rééquilibrage des forces de gauche au profit des écologistes qui existeront durablement, et dont l’entente avec les socialistes est en trompe-l’œil.

En prenant du recul, l’honnêteté impose donc de reconnaître que ces élections confirment un statut quo politique à Bordeaux, dans le droit fil des élections municipales. Un an après notre défaite, les positions de chacun se stabilisent. Pour toutes celles et ceux qui, comme moi, prônent l’alternance, il nous reste 5 années pour rebâtir notre organisation, gagner la bataille des idées, se rassembler et gagner. Au travail.

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