Après l’horreur et la colère, le recueillement.

Après le recueillement, l’appel aux actes.

La vague d’émotion qui traverse la France est grande mais cette fois, les françaises et les français exigent des actes. C’est la raison pour laquelle il faut saluer la réaction rapide du Gouvernement.

Dès le 2 octobre dernier, le Président de la République avait fermement dénoncé l’inacceptable dans un discours marquant. Une loi pour lutter contre le séparatisme sera bientôt débattue au Parlement. Mais comment agir ? Par où commencer ?

D’abord, il faut dire qu’aucune la loi ne pourra jamais empêcher l’acte isolé d’un déséquilibré ou d’un fanatique. Le terrorisme est une forme d’insurrection que le droit ne pourra jamais totalement empêcher. Ce n’est pas de la résignation mais de la lucidité. Aussi grande que soit l’émotion actuelle, il nous faut résister collectivement à la tentation de « trop en faire ». Rien ne serait pire des paroles qui s’envolent encore.

Ensuite, il faut faire appliquer les lois actuelles. L’expulsion de centaines d’extrémistes annoncée par le Ministre Gérald Darmanin va dans ce sens. Dans la continuité de cette décision, des lieux et des associations (islamistes mais pas seulement, d’autres formes de sectarisme prospèrent aujourd’hui en France…) doivent être fermés. En France, toutes les doctrines ou croyances contraires aux valeurs de la République doivent être interdites.

Enfin, face aux dérives d’un monde qui n’est plus celui de 1905, la loi sur la laïcité doit changer ou être complétée.  Il faut s’attaquer aux racines du mal, là où il prospère dangereusement, en protégeant l’école et en assainissant les réseaux sociaux.

A l’école de la République, la laïcité doit être strictement respectée. Si un enfant refuse d’entrer dans un édifice religieux dans le cadre d’une sortie scolaire, si une petite fille est interdite de piscine car elle ne doit pas se dévêtir devant les garçons, si un parent se plaint injustement d’un enseignement (tous ces exemples sont tirés de faits réels), alors la communauté éducative ne doit pas être seule pour faire face. La loi doit ouvrir la possibilité d’un signalement et d’une convocation immédiate de la famille par les autorités pour un rappel à la loi (suivi éventuellement de sanctions plus fermes en cas de récidive).

Sur les réseaux sociaux, l’anonymat est un poison. Je plaide depuis longtemps pour que l’ouverture d’un compte soit conditionnée à la justification d’une identité. De plus, il n’est pas acceptable qu’un message manifestement illégal ne soit retiré qu’après 4 à 6 mois de procédure judiciaire. La loi doit imposer aux opérateurs une réactivité beaucoup plus grande sous peine de pénalités sonnantes et trébuchantes.

Certains trouveront ces deux propositions utopiques. Je crois au contraire qu’elles sont absolument réalistes et surtout indispensables pour agir à long terme et non réagir au coup par coup. Nous avons bien réussi à quasiment éradiquer la pédo-pornographique du web, avec de la volonté… Aucune loi ne sera totalement efficace si les réseaux sociaux demeurent une zone de non-droit où l’on piétine les valeurs de la République sans être inquiété.

Ces propositions qui concernent l’école et le web sont bien sûr largement incomplètes face à l’ampleur de la tâche. Mais elles me semblent correspondre à des priorités évidentes.

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