L’attractivité de Bordeaux Métropole ne se dément pas pour des étudiants pleins d’enthousiasme et de projets, et c’est une chance pour notre territoire. Mais ils sont confrontés à un défi majeur : trouver un logement.

Avec une croissance de plus de 30 000 étudiants depuis 2000, un passage du cap des 100 000 étudiants dans la métropole bordelaise et des prévisions de croissance de 115 000 étudiants en 2027, la question du logement étudiant, et plus généralement des jeunes, s’inscrit comme un défi majeur de nos politiques publiques pour garantir une qualité d’étude et de vie à ces jeunes adultes métropolitains. L’attractivité résidentielle et économique de la métropole se traduit concrètement depuis quelques années par l’ouverture et l’implantation de nouvelles écoles et établissements d’enseignement supérieur : ENSPIMA (Ecole d’ingénieur dans le domaine de l’aéronautique, du spatial et de la défense), l’Estaca (École supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile), l’ESSCA (École supérieure des sciences commerciales d’Angers), Digital Campus Bordeaux, Rap School Barbey, Ecole IA (Microsoft)…

Se donner les moyens d’une ambition plus importante

Permettre à nos étudiants de se loger est essentiel et doit être appréhendé à toutes les échelles de temps : de l’urgence de la rentrée universitaire aux actions à moyen et long terme.

Depuis quelques années, l’offre sociale publique (CROUS et bailleurs sociaux) sur la métropole bordelaise comble progressivement son retard, avec un rythme de construction annuel de 300 logements par an portant leur nombre de logements sociaux étudiants à près de 9100 à la rentrée 2019. Pour autant chaque rentrée universitaire nous démontre que cette offre reste insuffisante, le besoin augmentant plus vite que l’offre.

Nous, pouvoirs publics, devons collectivement nous donner les moyens d’une ambition plus importante afin de consolider cette offre au regard de la tension sur le marché privé et proposer des tarifs plus compatibles avec les ressources des étudiants et leur famille.

Pour cela, la Métropole et la Ville de Bordeaux, avec l’Etat et la Région Nouvelle-Aquitaine, ont engagé un travail associant l’ensemble des acteurs de l’habitat et de l’enseignement supérieur de notre territoire. Notre ambition est fondée sur l’alliance des compétences et leviers de chacun pour avoir, à l’horizon 2030, un ratio de 12 logements étudiants sociaux pour 100 étudiants (contre 10% au national) et de disposer d’une offre de 14 500 logements étudiants conventionnés (CROUS et bailleurs sociaux). Il faudra, pour ce faire, presque doubler le rythme de construction actuel, en passant de 300 logements conventionnés par an à 550 en moyenne.

Cela nécessite une mobilisation très forte de l’ensemble des acteurs, à commencer par ceux qui détiennent le foncier qui pourrait accueillir cette offre spécifique. Dès lors, nous allons lancer une campagne d’identification de ces immeubles que les partenaires publics pourraient mettre à disposition du CROUS ou des bailleurs sociaux pour la construction de logements étudiants.

Nous allons, également, continuer d’intégrer ce besoin bien en amont des grands projets et opérations urbaines en cours et futures et mobiliser les aménageurs, tels que La FAB qui mène le fameux programme des 50 000 logements autour des axes de transports collectifs (la Fabrique Bordeaux Métropole – lafab-bm.fr) ou l’OIN Euratlantique, pour prévoir une programmation complémentaire en logements étudiants dans leurs opérations.

Ce travail se fera en lien et complémentarité avec les stratégies foncières et immobilières des universités, dans le cadre de la dévolution de leur patrimoine, et des acteurs publics plus globalement.

Un parc privé plus lisible

Enfin, concernant le parc privé diffus qui répond aujourd’hui à près de 70% des besoins en logements étudiants, l’enjeu principal se situe autour d’une meilleure connaissance et une meilleure information sur l’offre disponible ainsi qu’un véritable effort de sensibilisation à destination des propriétaires. Nous souhaitons améliorer les outils de captation de logements à destination des étudiants. Cela peut passer par un renforcement des dispositifs existants (Locaviz du CROUS, dispositif « Un, Deux, Toit » de la Région) et des outils de communication sur l’offre disponible (plateformes). Et bien sûr, la lutte contre l’usage abusif de la location saisonnière, qui a déjà permis la remise sur le marché de 900 logements dans Bordeaux, doit s’intensifier.

Des solutions nouvelles et innovantes sauront être promues, telles que l’intermédiation en matière de colocation, l’intégration d’une part de logements jeunes dans les programmes immobiliers sociaux de droit commun ou encore le lancement d’appels à projets co-rédigés par les partenaires pour produire des logements étudiants abordables et exemplaires sur le plan environnemental sur les fonciers publics.

Voici les principales mesures que Bordeaux Métropole et ses partenaires s’engagent à mettre en œuvre, concrètement et loin des complaintes généralistes ou des effets d’annonce, afin que notre territoire demeure accessible et accueillant pour les générations futures.

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